Du 10 au 12 Mars dernier, l’équipe de la Fondation de l’Intelligence Artificielle pour l’Ecole a eu le privilège d’assister à plusieurs conférences proposées par le Grand Forum des Mathématiques Vivantes 2021
#Maths2020
Le Grand Forum des Mathématiques Vivantes s’inscrit dans le contexte de l’année des mathématiques 2019-2020, un projet initié par l’Education nationale et de la Jeunesse, en partenariat avec le CNRS. Cette année des mathématiques avait pour objectif de mettre en lumière la dynamique déployée depuis la publication du rapport VILLANI-TOROSSIAN, remis au ministère de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, en février 2018. Ce rapport, « 21 mesures pour l’enseignement des mathématiques » dresse un bilan des forces et des faiblesses du système éducatif français en la matière, pour par la suite établir une liste de propositions concrètes s’inspirant des dernières études et innovations pédagogiques à disposition. Un peu plus d’un an et demi suite à la publication de ce rapport, était inauguré, en octobre 2019, l’année des Mathématiques, avec pour ambition de «montrer un autre visage des mathématiques, particulièrement auprès des publics non nécessairement avertis » mais aussi de « découvrir le plaisir que l’on peut tirer des activités mathématiques, mais également les débouchés suite à des études dans cette discipline, ou encore déconstruire les préjugés sur son apprentissage. ». Ponctuée de grands événements, telle la formation de référents mathématiques de circonscription, ou encore la semaine mathématique et numérique, l’année des mathématiques fut malheureusement amputée d’une partie de ses événements phares en raison de la crise sanitaire. C’est ainsi que le Grand Forum des Mathématiques Vivantes de Lyon, initialement prévu pour le mois de mai 2020, a été reporté à mars 2021. Situation sanitaire oblige, l’évènement a été proposé en ligne, les après-midi du 10, 11, et 12 Mars 2021.
Durant ces trois jours étaient invités professionnels de l’enseignement – professeurs des écoles, professeurs en collège, au lycée ou en formation supérieure, formateurs, inspecteurs, chefs d’établissement, universitaires ou chercheurs – mais également des mathématiciens, aspirant ou établis, ainsi que des étudiants ou citoyens, à venir réfléchir ensemble autour des enjeux de l’enseignement des mathématiques. Parmi eux, Agathe et Fiona, de la Fondation de l’IA pour l’Ecole, ont pu assister et échanger aux différents ateliers et conférences proposés.
Un programme riche et varié
Le GFMV 2021, proposé en ligne, était doté d’un programme à deux volets : un volet ouvert à tout public, où conférences, débats et présentations de ressources étaient accessibles sans inscriptions, via un lien Twitch, et un volet sur inscription dans le cadre du plan national de formation, ou un panel d’ateliers étaient proposés au enseignants et autres professionnels du 1er et 2nd degré.
Une place toute particulière a été accordée aux hommes et aux femmes « qui contribuent à faire aimer les mathématiques et à en donner une image vivante ». C’est ainsi que 6 conférenciers ont pu s’exprimer, chaque après-midi, sur leur sujet d’expertise.
Dr. Gilles Aldon, professeur agrégé de mathématiques à l’ENS de Lyon, directeur de l’équipe de recherche EducTice, se penchant sur les questions d’EdTech, et président de la CIEAEM (la Commission Internationale pour l’Etude et l’Amélioration de l’Enseignement des Mathématiques), s’est exprimé sur la résolution de problèmes, comme une façon de structurer l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques.
Denis Butlen, enseignant chercheur en didactique des mathématiques à l’université de Cergy-Pontoise, et co-auteur de Professeurs des écoles débutants en ZEP, Broché – 2012, a exposé sa vision de l’enseignement des mathématiques, notamment dans le contexte d’établissement en éducation prioritaire.
Dr. Simon Modeste, maître de conférence a l’IMAG et à l’Université de Montpellier dans l’équipe Didactique et Épistémologique des Mathématiques, porteur du projet DEMaIn, et membre de la fédération de recherche Maths à Modeler s’est intéressé à l’algorithmique, et le potentiel pédagogique de cette discipline, à l’interface des mathématiques et de l’informatique, tout au long du 1er et 2nd cycle.
Isabelle Régner, enseignante-chercheuse en psychologie, responsable de l’équipe Cognition et Neurosciences sociales à l’Université d’Aix-Marseille, et vice-présidente Égalité Femmes/Hommes et lutte contre les Discriminations a exposé l’influence des stéréotypes de genre sur l’apprentissage des mathématiques, notamment chez les filles.
Laure Saint-Raymond, mathématicienne, professeur à l’ENS de Paris puis l’ENS de Lyon, membre de l’Académie des Sciences depuis 2013 a présenté les marches aléatoires comme façon ludique et innovatrice d’aborder les probabilités dans le milieu scolaire.
Vincent Calvez, mathématicien et directeur de recherche à l’Institut Camille Jordan du et directeur adjoint du Pacific Institute for the Mathematical Sciences (L’institut Pacifique pour les sciences mathématiques), a touché un mot sur les mathématiques de la propagation en sciences de la vie.
Outre ces nombreuses conférences, qui ont respectivement accueilli entre 400 et 1200 auditeurs, était proposé chaque après-midi une présentation des ressources proposées par la DGESCO, pour les classes de primaire, de collège, et de lycée. La DGESCO, ou la Direction générale de l’Enseignement Scolaire a pour mission d’élaborer la politique éducative et pédagogique, ainsi que d’assurer la mise en œuvre des programmes d’enseignement, de l’école jusqu’au lycée. La DGESCO est notamment à l’origine du site web Eduscol, plateforme d’information et d’accompagnement des professionnels de l’éducation, fondé en 2000.
Enfin, deux tables rondes ont été proposées, une première touchant au Grand Oral, la nouvelle épreuve du baccalauréat, et comment aborder les mathématiques à travers ce nouvel exercice inédit. La deuxième table rond touchait à « L’usage didactique des outils numériques dans l’enseignement des mathématiques, avec un focus sur l’enseignement à distance » – un sujet auquel la Fondation de l’IA pour l’école s’intéresse particulièrement, ayant publié, en novembre 2020, un livre blanc, « Confinement et continuité pédagogique : ce que la crise sanitaire révèle du potentiel numérique éducatif ».
Nous soulignons notamment l’intervention d’Alex Jean lors de la Table Ronde sur L’usage didactique des outils numérique dans l’enseignement des mathématiques. Chargé de projet à la DNE (Direction du Numérique pour l’Education) et impliqué dans le P2IA (Partenariat d’Innovation Intelligence Artificielle), il a abordé la question de l’important développement de l’IA. Dans ce domaine, le P2IA a pour objectif d’explorer tout le potentiel de l’IA, dans un cadre déontologique, juridique, de confiance et scientifique garantis par l’Etat. Il est désormais question d’apporter des solutions qui soient capables de traiter des données et d’interagir avec des humains.
L’expert pédagogique, c’est le professeur, il n’est pas envisageable de remplacer le professeur, les briques d’IA utilisées ici permettent d’accompagner le professeur. L’enseignement ne doit pas être uniquement informatique, surtout en cycle 2. Le P2IA est mis en place grâce à des systèmes de co-construction avec ses partenaires afin de réussir au mieux le passage à l’échelle afin de produire du Data et consolider le système.
Ce n’est qu’un début d’étape qui nécessite de réaliser d’autres nombreux travaux, mais le potentiel de l’IA qui se connoterait à être des services à disposition des professeurs pour mieux déclencher des apprentissages à un immense potentiel exploré dès le cycle 2 et jusqu’au lycée par le P2IA.
Le Grand Forum des Mathématiques : une réussite selon la Fondation !
Le Grand Forum des Mathématiques a su, en trois après-midi rassembler une vingtaine d’intervenants, et plusieurs centaine de spectateurs autour des grands enjeux de l’enseignement des mathématiques. Des innovations en matière de pédagogie, aux enjeux du genre dans l’apprentissage des matières scientifiques, en passant par les nouvelles problématiques engendrées par l’éducation en distanciel, cet événement à su se montrer riche en débats et en nouvelles idées. Nos équipes ont pu se nourrir de toutes les idées qui ont pu émaner durant ces trois jours, dans l’espoir de construire au mieux les réflexions abordées quotidiennement à la Fondation de l’IA pour l’école.
Le format en ligne de l’événement n’a pas été un frein à l’enthousiasme des participants. Bien au contraire, de nombreux spectateurs du monde entier ont pu assister aux différentes conférences digitales. Le format Twitch, utilisé tout au long de la conférence, a permis aux participants de poser leur questions en direct, permettant une interactivité fluide.
La Fondation de l’IA pour l’École présente toutes ses félicitations au comité d’organisation qui a su se montrer innovant, et monter, malgré les circonstances, un forum concis, instructif, et avant tout, qualitatif.