Les assises de l’IA
pour l’école, c’est quoi ?

Notre édito

Depuis quinze ans, nous vivons un véritable Tsunami Numérique qui transforme notre relation au travail, notre rapport à la propriété, notre façon de consommer, notre façon d’échanger, notre façon de nous déplacer mais aussi notre façon d’apprendre.

L’intelligence artificielle qui apparaît comme étant le cœur des nouvelles technologies ouvre un champ des possibles inégalé, avec ses avancées et ses opportunités, ses peurs et ses fantasmes. Elle va s’appliquer à la société dans son ensemble et la transformer en profondeur. Jamais nous n’avons été confrontés à une innovation aussi impactante pour le futur de nos organisations économiques et sociales. 

L’école, ce lieu si essentiel dans la cohérence de nos sociétés et de nos humanités va aussi être bouleversée par cette révolution numérique ; cette école que nous connaissons et que nous aimons ; cette école qui accueille sans distinction tous les élèves et qui doit permettre à chacun de trouver sa place dans la société par la transmission des savoirs et des valeurs ; cette école va devoir intégrer et penser la technologie comme un renfort au service de la diffusion des connaissances. 

Multiplication des plateformes numériques, apparition des agents conversationnels et des agents algorithmiques, explosion des données, disponibilité immédiate de l’information : autant d’exemples de nouvelles technologies et de nouveaux outils qui vont s’imposer au monde éducatif. 

Dans ce contexte nouveau, l’intelligence artificielle, associée aux nouvelles qui connaissances qui s’ouvrent sur le fonctionnement du cerveau, va transformer aussi bien les techniques d’apprentissage que les modes d’enseignement. 

Les enjeux et les défis sont immenses pour permettre à nos élèves d’acquérir les savoirs fondamentaux et se construire avec discernement dans un monde de plus en plus technologique où les questions de l’éthique et du sens seront fondamentales. 

Pour toutes ces raisons, l’association “l’IA pour l’école” a pour ambition de développer les échanges, d’identifier des bonnes pratiques, de mettre en avant certaines initiatives, de partager des réflexions, d’organiser des débats entre acteurs de l’éducation et professionnels de l’IA et du numérique.  

Au sein de l’IA pour l’école, nous sommes convaincus que l’Éducation est un sujet prioritaire et que seule une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes permettra de dessiner l’école de demain. Une école qui devra intégrer les opportunités offertes par l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies comme l’apprentissage personnalisé et adapté à chaque enfant mais qui devra aussi permettre au professeur de conserver et de renforcer son rôle essentiel :  transmettre les connaissances et accompagner les élèves.  

Enfin, quel honneur pour notre association d’organiser ces premières assises en partenariat avec l’Institut de France. Quel beau symbole que de pouvoir débattre des enjeux de l’IA et du numérique à l’école dans ce lieu qui depuis plusieurs siècles réunit les plus grands savants de notre pays. 

 

Guillaume Leboucher 

Les Assises en vidéo

Les interviews

Les Assises en images

Les partenaires

Interview de G. Leboucher, président fondateur de l'IA pour l'École

Guillaume Leboucher, fondateur de l’IA pour l’Ecole, revint sur la première matinée des Assises de l’IA pour l’Ecole. Celle-ci a pu rassembler, avec succès, les militants de l’IA pour l’Ecole ainsi que différents experts pour échanger collectivement sur l’avenir de l’école à la lumière de l’intelligence artificielle.

Guillaume Leboucher fut particulièrement ravi de la capacité des Assises à relier différentes parties prenantes de notre système éducatif autour d’un même constat : l’intelligence artificielle est là, et avec viennent de nouvelles formes d’apprentissage. Beaucoup de travail demeure – et la Fondation l’IA pour l’Ecole compte bien porter ce crédo . C’est une histoire qui démarre avec l’Institut de France, et il faut continuer à rassembler ; les idées, les personnes, et ainsi continuer à écrire cette belle aventure.

Interview de Jean-Michel Blanquer - Assises de l'Intelligence Artificielle pour l'École

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, insista dans son discours d’ouverture pour les Assises de l’IA pour l’Ecole sur le besoin de protection et de confiance.

Créer un cadre de confiance permet une meilleure structuration du sujet, et garantit également une meilleure sécurisation des données au sein de l’Education nationale. Ainsi, ce cadre de confiance peut ensuite être mis, dans les meilleures dispositions, au service de l’ambition que permet l’intelligence artificielle. En étant en appui du professeur – et non en substitut, l’intelligence artificielle permet par exemple la personnalisation des parcours, ou encore de redéfinir le statut de l’erreur. En somme, le champ est considérable – et l’Education nationale va continuer à travailler vers cette ambition, toujours de manière éthique.

Interview de L. Bede, directeur de la transformation numérique au sein d’un groupe du CAC40

Laurent Bedé, directeur de la transformation numérique au sein d’un groupe du CAC 40, anima une Keynote avec Jean-Gabriel Ganascia lors des Assises de l’IA pour l’Ecole. Confronté à ces questions au quotidien dans le monde de l’entreprise, est-il étonné des réflexions qui ont émané au cours de cette journée ?

Il insista sur la nécessité de démythification de l’intelligence artificielle. Il faut arrêter d’avoir peur ; il n’y a rien de magique dans l’IA, qui n’est finalement que des algorithmes un peu plus sophistiqués que la normale bâtis sur la data. L’Education nationale doit s’en saisir, et entamer une transition douce afin de donner confiance au corps professoral et aux parents.

Interview de Marie-Christine Levet, présidente fondatrice d’EduCapital

Présidente d’Educapital, Marie-Christine Levet revint sur cette grande première des Assises de l’IA pour l’Ecole. Après la massification des contenus en ligne, l’intelligence artificielle est selon elle la deuxième grande révolution dans l’éducation numérique.

C’est un outil protéiforme qui permet, plus que jamais, de mettre le numérique au service de l’humain. Il faudra y mettre les moyens nécessaires, si l’on veut préserver la souveraineté numérique française face à la montée d’acteurs nationaux tiers. 90% des investissements dans l’Edtech sont à l’heure actuelle réalisés en Chine ou aux Etats-Unis, et la France pointe loin derrière.

Interview de David Lacombled, fondateur du think tank La Villa Numéris.

David Lacombled, fondateur du think tank ‘La Villa Numéris’, se félicita du débat positif que suscite l’intelligence artificielle dans l’éducation en France. Plus d’espoirs que de craintes en ressort.

C’est bien à l’homme de contrôler la machine, et il y a une réelle nécessité de mettre de l’humain dans cette intelligence artificielle. Il revint pour cela particulièrement sur le cas de Parcoursup. Beaucoup de parents n’ont pas compris ces procédures de sélection par une machine ; il y a urgence à clarifier cela.

Interview de Claude Terosier, fondatrice de Magic Makers.

Claude Terosier, fondatrice de Magic Makers, intervint lors de la première Keynote de la matinée. Elle retint finalement qu’on ne parla pas tant d’intelligence artificielle que cela, et qu’un certain nombre de craintes et de peurs ont pu être exprimées.

Son créneau principal reste le soucis de démocratiser et d’expliquer les fonctionnements de l’intelligence artificielle. On a peur de ce que l’on ne comprend pas. Elle rappela toutefois qu’il n’est pas nécessaire que tous les enfants apprennent à programmer à haut niveau. La division du travail dans nos sociétés modernes met plutôt l’accent sur l’intelligence collective pour la résolution de nos problèmes. En revanche, il est important que tous aient des bases, afin de mieux comprendre et s’approprier cette révolution numérique.

Interview de Marc Grassin, philosophe et professeur à l’ICP.

Marc Grassin, philosophe et professeur à l’Institut Catholique de Paris, ainsi que membre du collège scientifique de l’IA pour l’Ecole, participa à la première édition des Assises de l’IA pour l’Ecole.

Il y loua avant tout l’esprit d’ouverture. Il est absolument nécessaire que les professionnels de l’intelligence artificielle rencontrent les membres de la communauté éducative, afin que l’implémentation de cette nouvelle technologie dans la société française soit acceptée. C’est de cette manière que l’on obtiendra un monde plus citoyen.

Interview de François Taddei, directeur du CRI

Directeur du Centre de Recherches Interdisciplinaires, François Taddei s’intéresse de très près aux nouvelles manières d’apprentissage. En tant que participant aux débats lors de la première édition des Assises de l’IA pour l’Ecole, il releva que cet événement permet non seulement de retracer où l’on est sur ces questions d’intelligence artificielle – mais également où on va.

La question du sens est centrale. L’intelligence artificielle sait analyser du big data, mais ne sait pas pour autant chercher du sens. Il faut donc faire progresser l’interface entre école et IA, et travailler sur les spécificités de l’homme. Que fait-il de mieux par rapport à la machine ? Sur quels aspects est- ce que la machine est plus performante ? C’est sur ces questions qu’il faut s’attarder. Le chercheur s’intéressa également à la thématique centrale du « apprendre à apprendre », en revenant, comme d’autres dans le cadre de ces interviews, sur la question de l’erreur.

Interview de Jean-Marc Merriaux, directeur du numérique pour l’éducation

Jean-Marc Merriaux, directeur du numérique pour l’éducation, pris part au deuxième débat lors des Assises de l’IA pour l’Ecole. Il en retint surtout l’engagement de tous les acteurs, qui permet de réfléchir positivement sur ces sujets de société.

Dans le secteur du numérique éducatif, relativement récent, il y a une tendance à rencontrer les mêmes personnes. Ce genre d’événement permet justement de dépasser les clivages, et relier deux mondes différents. Pour autant, Jean-Marc Merriaux insista sur le fait que les savoirs fondamentaux demeureront malgré la massification de l’intelligence artificielle. Cette dernière vise avant tout à aider le pédagogue – et non à le remplacer.

Interview de Karol Beffa, maitre de conférences à l’École normale supérieure

Le musicien Karol Beffa, maitre de conférences à l’Ecole Normale Supérieure, revint sur l’aspect plus créatif des enjeux autour de l’intelligence artificielle à l’école. Il rappela tout d’abord que cette première édition des Assises de l’IA pour l’Ecole était une occasion très spéciale pour le débat public, car personne n’aurait abordé ces thématiques il y a deux ans.

Les mêmes questionnements existent entre la musique et l’école dans leur rapport à l’intelligence artificielle. Cet événement des Assises a justement permis de construire des ponts entre différents mondes. Les programmes scolaires évoluent vers cette direction depuis 1985, et devraient continuer d’autant plus lors des prochaines années.